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Madame Gudule
Madame Gudule
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7 octobre 2007

Nuit blanche... mais en comité réduit.

 

Hier, c'était les vingt ans d'Irrlichter. Nous nous sommes ainsi préparés, en bon khâgneux que nous sommes, à faire la chouille toute la nuit. Ce fut héroïque. Il y avait beaucoup de monde : les Monades V., V1 et C., la monade M.S., Chausson, moua, deux amies de lycée d'Irrlicher, G. la valeureuse bica, ainsi qu'une amie anglaise de la nouvelle normalienne. Plus tard dans la soirée se sont incrustés à mon grand dam M. le psychopathe et son coup de la soirée, et une autre fille elle aussi anglaise, je crois (bref trois normaliens de plus).

Je dis « coup de la soirée »,  mais il faut savoir que quelques minutes après être arrivé M., ayant réclamé ouvertement et avec ostentation des préservatifs, eut l'idée extrêmement judicieuse de s'enfermer avec l'autre gars dans la salle de bain pour faire des choses particulièrement déplacées (trouvai-je). Je ne manquai pas de lui signaler mon opinion à grand renfort d'injures et de vociférations, particulièrement lorsqu'il refusa de sortir de la salle de bains (dont la porte tremblait en cadence) alors que Chausson, malade, était difficilement soutenue par la monade C. pour aller gerber. Y sont respectivement passés « connard », « fils de pute », « bordel » et « putain ».

Quelques minutes après que Chausson se soit cassée la gueule de sa chaise dans un état de semi-conscience, Irrlichter, tandis que Chausson vomissait dans l'évier, se mit à osciller dangereusement du chef. Irrlichter ? Pas de réponses. Merde. J'eus de nouveau l'occasion de gueuler pour que M. cesse de jouer ses débilités au piano et que quelqu'un vienne m'aider. Deux claques énergiques de la monade V2 firent retrouver ses esprits à l'héroïne du jour, qui cependant ne pouvait pas tenir plus de deux secondes sans se remettre à tomber. Bon... nous nous relayâmes à deux, V1 et moi, pour faire parler cette demoiselle-ci (ce qui était extrêmement laborieux), afin qu'elle ne perde pas conscience, tandis que la monade C. allongeait Chausson sur le lit pour la faire dormir. Charmant tableau ! Irrlichter était dans les tons verdâtres ou gris, Chausson était jaune. Tout cela eut en tout cas l'effet de me faire dessoûler aussitôt.

Il faut dire que j'en avais bien besoin : j'avais quand même tenté de reproduire la chorégraphie de Lisa Minelli dans Mein Herr dans le film Cabaret, entre autres tortillages de cul très suggestifs et manifestations libidineuses (sur lesquelles nous passerons ici, n'est-ce pas ?). M. m'affubla d'ailleurs d'un charmant « hiii G. je savais bien que tu étais une grosse gouinasse ! ».

J'eus l'occasion d'exprimer ma rancoeur envers M., par la suite. Je lui exprimai ma façon de penser sur l'attitude qu'il avait eu avec toute la délicatesse dont je suis capable. Il me demanda de retirer ce que j'avais dit, je lui précisai que je n'avais dit que ce que je pensais. Je fus bientôt rassurée sur le sort de nos deux bécasses qui avaient commis l'erreur de tenter le mélange ultime rhum (vieux et très bon, par ailleurs, Irrlichter est une connaisseuse)-vin-manzana-champagne (même s'il paraît que je m'inquiète pour rien, dixit Chausson, qui aurait sans doute préféré qu'on la laissasse, affalée sur le sol, dégobiller tranquillou sur le tapis du salon). Une fois rassurée, donc, je me posai dans le salon pour me remettre de mes émotions. Grave erreur. M. se la pétait en jouant du Mylène Farmer, drame. Il tenta de chanter. Paraît qu'il s'est mis au chant. Mon dieu. Je fus particulièrement odieuse en gueulant « trop bas ! » sur chacune des notes qu'il essayait d'atteindre... (il lui manquait parfois un demi-ton). Il réussit même, d'après Irrlichter, à sortir de sacrée inepties... « oh oui, Bach est complètement atonal ! ».

S'ensuivit une dispute entre la monade C. et la monade V., où comme d'habitude nous ne sûmes comment réagir, tant le motif était dérisoire et le ton enflammé. Ça me fit de la peine, comme toujours, pour les deux parties. J'eus d'autant plus de peine que la conversation qui suivit, sur l'une des convives et sur le « trop-bien-fondé » de la psychanalyse, me révulsa complètement. OUI, je pense que la psychanalyse a fait beaucoup de mal à cette personne qui la défendait le plus. « Moi je pense que c'est bien de pas parler de ces problèmes, il y a des gens qui parlent toujours de leur problème. Moi par exemple, je vous assure, vous croyez que je vous parle de mes problèmes mais en fait c'est pas du tout mes vrais problèmes ». « Je suis parfaitement équilibrée, d'ailleurs je ne connais personne de plus équilibré que moi. Je suis complètement sobre, et je suis complètement équilibrée ». « Oui d'accord elle cube, mais tout le monde cube, ici ! » (dit l'un des normaliens). « Tu dis que c'est en partie ma faute ? Ah mais c'est 100% ma faute si tu veux, il y a pas de problème ! De toute manière tu n'es pas dans la situation, tu ne peux pas savoir tout ce que j'ai vécu. ». « Vous n'avez pas de préservatifs ? Ah si, mais non il faut pas, c'est fou je bande trop il me masturbe depuis tout à l'heure. Baiser à l'ENS ? T'y crois pas ! Ah non, l'âme et le corps c'est deux choses complètement séparées pour moi ! » (soit, baise donc dans la salle de bain d'Irrlichter... ).

Et si on disait pour faire semblant que tout le monde il était beau, que tout le monde il était heureux et que tout le monde il est intelligent ? En une soirée j'ai vu des gens avoir une attitude complètement inverse de celle dont ils se sont proclamés pendant la prépa, des gens dire en toute bonne foi qu'ils faisaient exactement le contraire de ce qu'ils faisaient réellement, et même ! (vous n'allez pas y croire) des filles TOUT à FAIT équilibrées et saines en temps normal (comme moi, par exemple) se mettre à allumer des filles d'une orientation sexuelle complètement OPPOSEE (quoi, qui aurait osé ?!)! Incroyable, mais vrai ! Bon, j'avoue y avoir pris bonne part... hé hé. Mais encore une fois ici, passons sur les détails. Entre gens sérieux, nous sommes au-dessus de toute cette trivialité, n'est-il pas ?

Venons-en quand même aux points positifs : la playlist rétro était exceptionnelle (j'ai pu déployer mes talents de Sally Bowles et de Frank'n'Furter), j'ai beaucoup ri (moins à partir des deux heures du matin, quand j'ai commencé à m'inquiéter pour les deux énergumènes et à jouer les garde-malades, même si après j'eus d'autres motifs d'hilarité -par exemple la réflexion des filles sur les formes de Chausson qui déssoûlait allongée lascivement-), peu dormi, beaucoup médit, beaucoup chanté, et même reçu des compliments – j'aiiime les compliments, donnez moi des compliments – bien bu, bien mangé et bien dansé. C'était...

LE TRES BON ANNIVERSAIRE A IRRLICHTER !!!

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Commentaires
G
Pauvre, pauvre Irrlichter... mais bon on va dire que c'est comme pour le père Noël, hein, faut laisser croire les enfants ! ;)
I
Mouaih... C'est quo ton pourcentage Chausson ? En ce qui concerne gudule, j'ai laisé tombé il y a bien longtemps, même si j'expoiterais toutes les enfractueusités de sa certitude, sois en sûre.
G
Je maintiens le mien également !
C
Et sachez pour l'information de toutes, ce que je n'ai pas démontré pendant la soirée, que je maintiens mon pourcentage.
C
Excellent article. Non je n'aurais pas préféré qu'on me laisse dégobiller sur le tapis de salon, mais sache que ce n'était pas la peine de stresser autant. Ceci dit, bien envoyé à M. le gros con et merci de te soucier de moi ma petite nouille.
Madame Gudule
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