Révélation
Mais c'est vrai, ça, c'est tout bête !
Je ne suis pas le centre du monde !
Je suis sûre que si j'applique ce principe tout simplement, mes problèmes trouveront tous une solution.
C'est-y-pas beau la vie ?
Mais c'est vrai, ça, c'est tout bête !
Je ne suis pas le centre du monde !
Je suis sûre que si j'applique ce principe tout simplement, mes problèmes trouveront tous une solution.
C'est-y-pas beau la vie ?
Je crois que je préfère infiniment raconter à voix hautes mes aventures trépidantes plutôt que de les écrire ici. Et puis le temps passe à une vitesse folle, au moins aussi vite que votre humble servante courant joyeusement dans les vertes pentes des Carrières Baquin, et je n'ai pas le temps de tout raconter. Imaginez donc, j'y passerais des heures.
Je garde donc pour moi les souvenirs de la Sainte Angèle et du concert du 7 février, des moments de musique, donc presque parfaits. D'autant plus mon actualité récente a été marquée par des événements peu racontables sur un blog, ou peu glorieux (par exemple le concours désastreux de sciences po ou mon plus désastreux encore entretien pour un job d'été). Je sais que si j'en parlais je me plaindrais et je maudirais mon sort, c'est donc une très mauvaise idée. Je préfère rester en mode cerveau-on, réactivité, enregistrement, et aller de l'avant. En gros. J'ai retenu deux leçons, l'une ne va pas tout à fait sans l'autre d'ailleurs.
1) ne pas rester sur ses défauts, et encore moins s'en enorgueillir, sinon les gens ne remarquent que ça.
2) en fait, je ne suis pas le centre du monde. La clef du charisme, c'est de s'intéresser à ce qui nous entoure.
Merci à my dear professor of beaucoup de choses.
Maintenant je dois essayer de mettre cela en application. J'ai réussi à me mettre au sport, je réussirai bien à entraîner mon cerveau, qui n'est qu'un muscle mou après tout. Je le bichonne, je l'endurcis, je me fais une carapace intérieure pour ne pas me laisser surprendre, mais je lui conserve une certaine délicatesse qui le rend propre à accueillir les stimuli externes.
Bref, je pense abandonner ce blog, et en improviser un autre consacré à Freaky Ponpon. ça sera quand même bien plus drôle à écrire, et aussi à lire. Et faut pas déconner, les gens qui veulent de mes nouvelles, ils me les demandent directement.
La fête du foyer, le concert du 7 février qui s'est passé à merveille, mes exploits sportifs, l'éternel régime, la soirée qui se profile samedi, la Chandeleur chez Irrlichter, mes aperçus de la Saint Valentin (monde pourri), l'étrange conception de l'amour de Nicoletto, le théâtre, les aventures à venir de Freaky Ponpon, le fait que je suis en pleine forme bien que surmenée et que tout se passe à merveille, mes amis retrouvés, le beau temps, mon envie d'aller chez le coiffeur après-demain...
Mais trop de boulot, demain dissert de philo et samedi de français. J'y viendrai plus tard, alors.
Hier matin, j'avais besoin de me défouler. D'aller courir quoi. Comme on n'a que deux heures de cours le vendredi matin, je me suis dit : c'est chouette ma poule tu vas pouvoir rentrer vite fait bien fait, enfiler tes fringues et bondir telle une gazelle dans les espaces verdoisants et gazouillants du Luxembourg. Grave erreur. Il pleuvait. Mais ce n'était pas un petit crachin, non non non, c'eût été trop beau : c'était de la bonne grosse pluie bien drue. Je suis étrangement masochiste, je décidai d'aller bondir quand même, mais pas telle une gazelle, plutôt par dessus les flaques cette fois. Mon bonnet en laine fut rapidement inondé, mon pantalon est constellé de petites taches de gravier et de boue, ma tenue de sport a passé la journée à sécher, et j'eus droit à des traces de maquillage sur tout le visage -et non, je ne m'étais pas démaquillée, con hein. Mais le pire du pire : vers 14h la pluie a ralenti, et à 16h il faisait BEAU. Si c'est pas de l'arnaque ça...
Aujourd'hui encore temps magnifique mais j'ai pas le courage d'aller courir. J'y irai demain matin.
Je n'ai pas de motivation en ce moment. Je viens encore de perdre mon heure quotidienne (minimum) sur internet. Pour l'instant la préparation du concert de jeudi se fait toute seule de ma part, étant donné que les partitions de Morag2 sont encore mélangées à celles de la chorale, et que j'attends qu'elle me propose de répéter, mais qu'elle ne le fait pas.
Bon. Redevenons sérieuse. Je vais recommencer mes petites listes :
1) lâcher l'ordinateur.
2) dire ce que je pense au lieu de me miner la tête avec.
3) travailler putain !!!!!
4) ne pas abandonner le régime en si bon chemin
5) s'accorder du temps pour le sport
6) ne pas oublier la flûte
7) se coucher tôt
8) ne... ne pas penser...
9) oublier l'idée de se trouver un mec
10) travailler... si si je vous jure...
L'être humain est étrangement fait. L'être humain passe son temps à ne pas aller bien. Le problème vient du fait qu'une dépression, ça passe, deux dépressions, ça commence à devenir insupportable pour ceux qui entourent le dépressionneur. Il n'y a que les vrais amis qui supportent, mais les vrais amis c'est rare, et ça se perd très vite : prenez l'exemple le plus évident, Bibi, la spécialiste du j'ai-tout-gâché. Et même parfois les vrais amis ne supportent plus, mais c'est normal, parce que les vrais amis s'inquiètent, et à partir d'une certaine dose l'inquiétude n'est plus gérable. De plus il n'est pas garanti que trop de compassion ou de souci aide la personne à "s'en sortir" (je hais cette expression).
D'un autre côté il est vrai que ça constitue aussi une motivation suffisante pour arrêter d'avoir des coups de cafard idiots et inutiles. J'en ai eu tellement marre de faire chier mes potes en novembre et décembre que je me suis dit qu'avant de tous les perdre pour de bon, il serait utile que je me ressaisisse un peu, que je redevienne moi, quoi. Gudule la chieuse, je m'aime bien comme ça aussi.
Mais trop de mal a été fait, et maintenant ça me gonfle, mais d'une force, de ne rien pouvoir faire pour rattraper le coup. C'est vrai, une grosse fatigue, trop de larmes, une tête d'enterrement en permanence, et surtout une pression irrésistible qui me pousse tout le temps à déblatérer tout et n'importe quoi, à me plaindre, à parler de moi, mais pas seulement. Et bien ça a suffi à me faire mériter mon exclusion du petit clan des Verdurin, ce qui n'est pas une grosse perte en soi si ce n'est que, comme pour Swann, cela constitue un frein à ma fréquentation de certaines personnes que j'apprécie énormément par ailleurs.
Rien ne justifiait ce que j'ai fait avec Mister K. J'espère ne pas être désespérément idiote et arriver à en tirer une leçon claire, précise et distincte.
Je me suis fait reprocher mon comportement de décembre de nombreuses manières : "pauvre fille", "tu ferais bien de penser un peu aux autres" (avant de boire notamment), "chaudasse", ou bien une stricte indifférence, une absence de réponse à un texto gentil, le fait qu'on ne me demande même plus mon avis... à côté de ça le "sac à merde" amical de Morag 2 est un message hautement poétique et plein de subtilité.
Et maintenant quand je me sens bien, je retrouve mon autoritarisme et mes exigences blessantes, je recommence à vexer les gens à tour de bras, et je même si au fond je sais que je m'applique la même discipline je me retrouve égoïste, égocentrique, froide. Et malgré tout je m'efforce de cacher quand je suis blessée, parce que bon, j'ai un honneur tout de même. Ne recevoir comme seul compliment musical de Morag2, pour la fête du foyer : "c'est ça, tu voulais pas qu'on s'habille classe... et toi avec ta petite robe tu fais quoi ?" => réaction = rire. Apprendre que Nicoletto n'est "pas intéressé", tout simplement => réaction = "bah t'inquiète pas je me demandais juste". Recevoir un message assassin qui me renvoie mes blessures dans le nez => réaction = en pleurer 5 dixièmes de seconde, et passer à autre chose. Découvrir que je ne suis invitée nulle part et que Miss-vouavévucomjesuisexdanmaptiterob m'a éjecté de ses "Friends" facebookiens => réaction = c'est pas grave, je déteste Miss-vouavévucomjesuisexdanmaptiterob, et puis ils sont cons de me juger si vite et de ne plus m'inviter parce que je suis une fille bien quand même, enfin j'espère. S'entendre dire "Bah de toute manière tu veux juste te faire baiser" => réaction = oui c'est ça tu as raison ! je ne suis absolument pas en manque affectif, ni en manque de confiance en moi, et je n'ai pas envie de passer à autre chose, mais c'est vrai, venant de moi, qui suis une chaudasse... S'inquiéter de quelqu'un, et se voir répliquer "Tiens Gudule c'est pas souvent que tu t'inquiètes pour les autres..." => réaction = dire "bah ça m'arrive de temps en temps quand même", et se heurter au regard sceptique de celui en face.
Drôle d'univers, drôles d'amis, heureusement que je peux compter sur quelques uns (ils se reconnaîtront !)
Piouf c'était très nul tout ça, en plus je vais être naze demain matin...
Faut pas se laisser surprendre. Une seconde d'inattention et paf, la balle retombe, on n'a plus le temps de courir ; toujours remonter la raquette pour être prêt à fouetter. La balle peut arriver par l'arrière : se tenir sur ses gardes ; se prendre une balle dans la figure ça fait très mal, ce sont des petites balles bien dures. Il faut souvent attendre le rebond de la balle : ça laisse un peu plus de temps pour prendre du recul, la taper comme il faut, et l'envoyer là où on veut. Le problème du squash, c'est que où que ce soit qu'on envoie la balle, finalement elle revient toujours sur nous. On ne peut pas se dépêtrer comme ça de nos problèmes, faire comme si rien ne s'était passé. Tenez, par exemple : j'envoie la balle EX, dans le petit coin, là, à gauche, je crois m'en être débarrassé ; mais j'ai tapé de biais, elle rebondit sur deux murs et finalement revient sur moi ; quelle idée j'ai eue de frapper de cette manière ! Mais au squash, on n'a pas vraiment le temps de réfléchir... c'est un peu la même chose pour la vraie vie, on fait des choses dans l'instant, sans penser aux conséquences, les conséquences qui sont toujours aussi rapides et terriblement efficaces que la petite balle noire et ronde. D'ailleurs à essayer de la rattraper je me suis emmêlé les pinceaux, et je suis tombée de tout mon poids sur toutes mes fesses. Aïe. Mais à la différence de la vraie vie, au squash, c'est assez drôle.
C'est dur, le squash, pour les débutants : il faut penser à plein de choses en même temps, se baisser, remonter la raquette, revenir sur le T, fouetter la balle ; c'est un peu pareil en ce moment, entre la préparation de sciences po, de l'ENS, les embrouilles sentimentales, les conséquences de mes conneries de décembre, la musique, le concert, les amis. On peut dire que je suis un peu débutante dans la vie, aussi : comment faire une lettre de motivation, un CV, trouver un job d'été et un boulot pour l'année prochaine, ainsi qu'un appartement ? Au squash, super papa est là pour montrer à sa fifille comment on fait. Dans la vraie vie c'est un peu plus délicat, et beaucoup plus conflictuel.
Le court de squash, c'est comme qui dirait une boîte à chaussures. On est à deux dedans, maximum, moi et l'adversaire ; dur dur de se dégager de cet isolement déjà ô combien difficile à gérer. Mais des bonnes découvertes arrivent parfois, le jeu consiste à essayer d'élargir la boîte. Des gens sont arrivés et m'ont regardé jouer derrière la vitre, se foutant gentiment de ma gueule ; j'ai même réussi (prodige incroyable, pour tous ceux qui connaissent les courts de squash) à envoyer la balle de l'autre côté du mur, et à la récupérer par la même voie quelques secondes plus tard. J'ai établi la communication avec l'inconnu... miracle...
La leçon du squash : ne pas se laisser dépasser, réactivité perpétuelle, concentration, énergie prête à se libérer. Mais quand on sort des 45 minutes, on est bon pour des courbatures aux cuisses pendant trois semaines. Par contre ça fait des belles fesses. La vie c'est un peu pareil... c'est fatiguant... et quand est-ce qu'on récupère ? C'est quoi l'équivalent des belles fesses dans la vie ? On vieillit... on s'épuise... est-ce que le défi se suffit à lui tout seul ? J'aurais tendance à penser que oui. Je pense que oui, ça suffit. Il est difficile de comprendre pourquoi, mais tout ça me plaît bien.
Dans un petit village de montagne, un autochtone nous apprend que notre famille est passée avant ; ils ont disparu. La rumeur dit que les esclaves les auraient mangés ; mais on ne peut pas y croire ; allez-y voir vous-même si vous ne nous croyez pas ! Je commence à avoir un sombre pressentiment ; mon papa se précipite à l'étage, ouvre le plat à terrine, et découvre des cervelles, des foies et des poumons cuits, tout roses, tout frais. J'ai envie de vomir. Ce sont ceux de ma famille.
Dans un petit appartement pliable, il y a ma grand-mère qui paraît toute vieille et toute frêle, et qui nous accueille. Elle n'est pas encore cuisinée. J'invite Morag 2, je lui dit qu'on aura besoin d'elle pour la chorale et qu'il serait bien qu'on joue ensemble. Elle pourra me réconforter quand je découvrirai dans la suite du rêve qu'ils sont tous morts et cuisinés. Chausson, elle, est partie en expédition.
On m'offre une chambre de foyer avec trois pièces, des vieux meubles remplis de poussière et de bibelots étranges, dans des murs glauques. Je me demande comment je vais aménager tout ça ; c'est bien qu'il y ait de l'espace, mais enfin, que vais-je en faire ? là je devrai laisser les vieux livres, je m'installerai donc dans cette chambre-ci pour travailler. Cette pièce, elle pourrait me servir à prendre mes repas ; mais il y a le repas commun au foyer. Je déteste devoir laisser une pièce inoccupée et inutilisée ; il n'y a rien de plus terrifiant je trouve. Chaque chambre doit au moins trouver une utilisation pour une personne, sinon elle paraît hantée.
Je suis désormais dans une cuisine de grande échelle comme celle de The Shining ; tout est asseptisé ; de plus je me fais courser par un type étrange, T., qui veut me tuer. Je suis désormais M.A., avec sa petite frange et ses cheveux bien ajustés ; elle prend un extincteur, l'accroche et s'accroche à un chariot, le déclenche quand T. arrive, propulsant l'engin dans la pièce et arrachant au passage le téléphone portable/couteau de la main de son ennemi.
Course-poursuite ; il me cherche ; je me mets à scier un bras car je sais que cela découpe le sien par la même occasion. Le radius c'est bon, le cubitus, ça y est il tombe ; son autre avant-bras avait déjà disparu avant. Mais c'est mon bras que j'ai dû découper, car je me retrouve avec deux moignons juste en dessous du coude.
Mais T. est neutralisé. Il est arrêté, même s'il m'accuse d'être responsable du carnage, les soupçons tournent en sa défaveur. Je n'ai plus de bras et c'est bien dommage, et il se moque de moi parce que j'ai un cancer de l'estomac qui me sert à respirer. Je m'en fous il va être exécuté, bien fait pour lui, je m'en sors bien, moi.
Je pose pour un tableau de Klimt peint par ma soeur, je suis rousse et grande, mais je m'endors et elle me peint comme ça.
Dans une voiture-oeuf qui voyage dans le temps, nous traînons un enfant que nous avons sauvé de la destruction de la civilisation. Maintenant on doit escalader dans cette voiture une ville déserte ; les parois sont ouvertes sur l'extérieur, j'ai l'impression de faire du vélo. je m'allonge pour que les peluches ne tombent pas hors du véhicule, ni l'enfant. Je suis un docteur. On escalade une colline par un petit chemin sinueux, et nous arrivons au coeur d'une grande forêt.
J'entre ; le mangeur de boeuf terrifiant saute sur moi, retenu par sa maîtresse qui me fait un sourire poli. Je tourne à droite, je sonne ; personne. Ou bien ils ne veulent pas me voir.
Je retourner voir la concierge, je lui donne la boîte de chocolats, je lui demande si elle peut me passer un bout de papier et un stylo. J'écris "Pour vous deux. Je te présente toutes mes excuses. Bisous, Gudule". Je lui dit de lui donner les chocolats.
Bon c'est pas tout mais moi je rentre me changer... d'habits et d'idées.
Sur le trajet du retour je me dis que finalement ça n'aura pas été complètement inutile ; il fallait vraiment que je merde une fois de trop pour comprendre la leçon ! Elle est retenue maintenant, pensais-je en regardant les gens dans le métro.
Je
dois partir 28 jours en Angleterre, je ne le savais pas. Dans le
train j'égare ma belle écharpe rouge ; j'ai changé
de place avec Chausson et diverses personnes, et je l'ai laissée
à ma place d'avant, pensant la récupérer à
la fin du trajet. Malheureusement dans le tohu-bohu à la gare,
mon écharpe a disparu. Je retourne sur mes pas et interpelle
l'agent de ménage qui était dans le train. Je lui
demande si elle n'a pas retrouvé une étole rouge ; elle
regarde, et m'envoie une écharpe en laine orange et verte
assez immonde ; mais c'est déjà ça, au moins je
n'aurais pas froid. Elle retourne chercher mais le train s'en va ;
elle me crie quelque chose par la fenêtre, je ne l'entends pas.
Je pose un mot à la consigne, on m'en envoie un, mon écharpe
a été retrouvée il y a un mois en Espagne ; cela
ne m'intéresse pas. À la sortie je retrouve Morag, la
Monade C., Chausson. J'apprends qu'on est là pour longtemps ;
mais je n'ai pas pris mon portable, et je n'ai que 60 euros sur moi !
Ça va être juste pour les cadeaux de Noël...
Morag
nous fait découvrir Oxford. Je me dis que j'ai tout à
gagner à travailler mon anglais. D'ailleurs j'aime bien la
langue.
Dans
le métro, des drôles de cabines en forme d'oeufs nous
accueillent. Je demande quand est-ce qu'on descend, et là la
Monade C. réalise que c'est notre arrêt ; nous sortons
en trombe, les portes se referment. Je ne vois pas Chausson sur le
quai avec nous ; je regarde dans la cabine, elle n'est pas là,
mais où a-t-elle bien pu passer ? Il y a avec nous P.A., Coco,
Gwendoline, la Monade V2, enfin toute la bande des débauchés
du samedi soir. Ils s'apprêtent à ressortir des
tourniquets ; mais Chausson n'est pas là ! Je dis qu'il faut
qu'on l'attende. Elle revient revêtue d'une superbe combinaison
de ski jaune fluo, skis sur l'épaule, prête à
descendre les pistes.
Plus
tard, une nuit.
Nous
sommes dans une surface qui est un mélange de chez moi et de
mon grand-père. Chausson vient me chercher, toute excitée,
car elle va à une soirée le soir même où
seront présents la même bande que dans le métro.
J'hésite à venir... mais je dois rentre ma statuette de
barbie faite maison au prof de français le lendemain ! Je lui
colle une plaque de plastique sur la figure, et je me dis que je
sécherai le latin pour la finir.
Il
me reste à me préparer pour cette soirée...
J'enfile
des habits très ridicules, un haut doré avec du noir
par dessus, quelque chose d'argenté -je ne sais plus quoi-, et
je me dis que tout cela est très mal assorti. J'essaye de
rattraper avec le maquillage... beaucoup d'eye liner, du khôl
pour bien noircir le regard, du doré sur la paupière,
et des paillettes étoilées tout partout. Je force trop
sur le fond de teint, ça fait des espèces de cloque et
ça me stresse, je dois tout recommencer !
Chausson
arrive, complètement ivre, et explique qu'elle veut prendre la
voiture pour aller à la plage. Je refuse catégoriquement
! « mais enfin, tu t'es vue ? Tu es la première à
faire la leçon à ton frère dans ce cas là
! » J'aimerais bien conduire à sa place mais je
n'ai pas le permis.
Et
là nous sommes sur un banc, sur la plage, dans la nuit. Je
suis assortie à la Monade C, pensais-je. Je m'assoies à
côté d'elle, elle est allongée lascivement sur le
banc. Je trouve qu'elle a pris trop de poids en trop peu de temps,
c'est dommage...
Puis
soudain je suis dans le chez-moi étrange, accompagnée
d'un dénommé Romaric, qui n'est pas celui que je
connais de Dijon. Celui-ci est aussi tout maigre, assez grand, il a
les cheveux longs et une barbiche. Je crois qu'il est homo. Mais j'ai
bien l'intention de coucher avec lui quand même. C'est
d'ailleurs ce que nous faisons, dans le salon. J'ai mis mon nouvel
ensemble, le soutien-gorge acheté à Paris et la culotte
offerte en complément à Noël ; j'ai ajouté
par dessus mes porte-jarretelles ; le noir et le marron ne vont pas
vraiment ensemble, mais c'est pas grave. J'aime beaucoup sentir les
os de mes hanches, que je ne sens que depuis que j'ai minci quand je
suis allongée.
Mais
on ne peut pas finir, mes parents arrivent soudain. Je ne sais pas
quoi faire de lui... finalement sans que je comprenne pourquoi il se
retrouve accepté, même s'il a l'air désespérément
con dans son t-shirt trop grand et son caleçon, et je lui
monte un lit de camp-de ski à côté des lits des
autres. Je m'arrange un petit coin avec mon portable et une
couverture pour dormir à côté de lui et espérer
finir ce qu'on a commencé.